Le craquement des articulations

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Propos tiré de « Ostéo, la revue des ostéopathes » n° 85, Janvier 2010 par Caroline Wigt et Véronique Garin.

Pour l’opinion publique, se faire craquer une articulation à répétition est néfaste : apparition précoce d’arthrose, aspect traumatique sur les structures articulaires… mais est-ce vraiment le cas ?

Il existe différentes hypothèses sur l’origine du craquement. La plus répandue et par conséquent la plus défendue dans le monde scientifique est la théorie de la cavitation. La cavitation est la formation, dans un liquide, de cavités remplies de gaz due à des modifications de pression au sein de la cavité articulaire. Il y a donc apparition de poches d’air.  Le bruit obtenu lors de ce phénomène s’associe à une libération d’énergie et à un gain de mobilité temporaire.

Les risques liés à un craquement récurrent semblent davantage liés à la répétition des tractions sur les éléments péri articulaires qu’au phénomène d’implosion sur le cartilage. Il pourrait être à l’origine d’un gonflement des tissus mous.

La cavitation aurait des effets bénéfiques : elle jouerait le rôle d’une soupape de décompression pour l’articulation en absorbant une partie des contraintes en traction de l’articulation, et abaissant la tension durant le craquement.

La différence entre un « auto-craquement » et une manipulation ostéopathique :

Bien que le bruit articulaire libéré lors d’un « auto-craquement » ait la même origine que celui obtenu par manipulation ostéopathique, leurs conséquences varient. L’« auto-craquement » permettrait de retrouver un meilleur fonctionnement cranio-sacré sans provoquer la libération vertébrale de « la zone craquée ».  Les espaces articulaires voient leurs amplitudes de mouvement augmenter de façon transitoire.

La manipulation ostéopathique permet à la vertèbre corrigée de retrouver sa mobilité et entraîne par conséquent un rétablissement de l’axe cranio-sacré.

L« auto-craquement » a des conséquences sur la micro-mobilité articulaire. Il ne permet pas de retrouver une véritable liberté articulaire, mais offre des solutions pour compenser les restrictions de mobilité présentes.

Mais l’intervention de l’ostéopathe reste nécessaire pour rompre l’hyper-activité gamma et retrouver ainsi une activité physiologique des fuseaux neuro-musculaires.

Publié dans Ostéopathie

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